Au fil de ma vie… IV



L’algue de ton désir
a dévoré mes rêves, 
brûlé jusqu’à l’ennui
qui ternissait mon corps :

sables mouvants
de ma peau retrouvée, 

lames fascinantes
d’une écume
perlée
au bord
de l’ineffable Attente, 

lumière irriguée
dans la palpitation
secrète…

Je me retrouve en toi
et c’est
notre naufrage !

Un reste de soleil 
picore les nuages, 
Un souffle de bonheur 
vient effleurer mon corps, 
La musique entre en moi, 
C’est presque une douleur, 
Et m’emmène au lointain 
de mes mélancolies… 
Tu es là, quelque part, 
mais je ne le sais pas !

Des ailes d’oiseaux morts
Sur ma vie solitaire, 
Des larmes desséchées
A force de douleur, 
Un désespoir si sourd
Soudain illuminé :
La vie est là
Et l’Absolu me guette… 
Mon cœur cogne
Et j’ai peur !
Un sourire, 
Pourtant, 
Semble embaumer le jour…

Il est d’autres tunnels
que ceux de nos voitures, 
d’autres frémissements, 
d’autres vrombissements :
humide et chaude en est l’entrée

J’attends tes mains, 
Je me veux envahie, percée, embouteillée :
Un doigt, deux doigts, trois doigts, 
Pour jaillir de ma source
Et crier dans tes bras !

In meinen Augen
willst du nicht versenken ?
In meinen Armen
willst du auch nicht bleiben ?
Meinem ganzen Leben
willst du nicht durchleuchten ?

Ich bitte dich nicht, 
ich frage gar nichts
ich warte auf dir, 
will nur was « du » willst :

in diesem Ritt
wählst du den Schritt !
langsam, geschwind ?

inneren Blick
betrachten wir
und hoffen wir, 
ohne Entwurf
und fahren wir
mit Vertrauen :

Alles « möglich » !

Avancer dans le piano
ainsi que dans la mer, 

se laisser emporter
par ses vagues de sons, 
de touches et de notes, 

étrangères et intimes :

lumineuses déchirures, 
ineffable frémissement !

Ecouter ses propres doigts
dans la lutte amoureuse

impossible et sublime…

Exaltation
et Abandon !

La nuit est douce
et le désir diffus :
j’attends un baiser
qui ne viendra pas…

Une pierre, 
un brin d’herbe, 
un nuage
et l’espoir…

Ne pas vouloir, 
ne pas attendre, 
ne pas comprendre, 
ne pas rêver, 
ne pas souffrir :

ne pas aimer ?

Le Temps n’existe plus :
Papillon dans la Lumière
Je palpite dans tes yeux…