Une vague
s’est refermée sur moi
et m’aspire inexorablement
Tout s’est brisé en moi
les morceaux de ma vie
arrachés et détruits
restent pourtant si purs
solitude sardonique
et chaos intérieur
Tu t’éloignes en dansant
mais tu es arrimée
et tu ne le sais pas
mes cuisses sont tes racines
et mon sexe est en toi
le temps a éclaté
L’écorce s’est peignée
soigneuse et hiératique
pour mieux protéger
les béances de mes douleurs
Spirales de ma vie
pétrifiées dans mon corps
je suis émasculé
livré à ma mémoire
Le rideau de ta chevelure
est retombé sur ma vie
il m’empêche de voir
ton impossible absence
Des yeux désespérés
dans les cheveux au vent
c’est l’amour-mort
Se laisser apaiser par ces courbes parfaites
attendre
ne plus bouger
Racines de mes arbres
racines de ma vie
sinueuses lignes
systématiquement creusées
dans mes souvenirs trop présents