Hommage à Garonnaire

Poèmes au peintre Jean Garonnaire,
inspirés par quelques unes de ses toiles.

Le corps déçu, 
le coeur absent, 
calmé
par les forêts de l’âme
chemin de lumière
au long de ma mélancolie, 
j’attends
mes souvenirs…

Ma prison 
semble ouverte, 
le ciel 
l’a envahie, 
mais l’arbre dénudé
de ma vie
s’y cogne :
l’espoir 
s’est liquéfié
et j’ai peur
du Silence !

Dans un rêve éraillé, 
j’ai vu
finir nos nuits, 
j’ai vu finir 
nos jours
et nos désespérances :

Sur un sol asséché, 
dans un ciel en délire, 
seuls, 
épuisés, 
vaincus, 

les Prisonniers du Temps
s’avancent 
vers la Mort !

Plongé 
dans mon Silence
et dans ma Solitude

Protégé
de la nuit
qui va choisir ses ombres

J’attends
devant la mer, 
indécis
et secret…

La fleur de mon désir
a fui le jour qui tombe
et s’épanouit au ciel
des lumières rêvées

Le fil de ma tendresse
déroule son espoir
jusqu’à pendre
hors de nous
et de nos souvenirs, 
dérisoire 
et lointain. 

Nous rejoindrons un jour
la cohorte brisée
des Prisonniers du Temps
qui avancent vers nous :

Tu le sais, tu attends, 
mais au loin, j’aperçois
nos soleils du Futur !

Les vagues de la vie
apportent 
leur lumière :
ailes d’oiseaux lassés
mais presque menaçants
de leur Quête
infinie

La chevelure déchue 
d’un arbre agonisant
nous protège de l’ombre
où m’emporte le Temps :
« ensemble » 
mais si seuls !

Inexorablement, 
le soleil de l’Amour
se laisse évanouir
vers son propre Déclin…

Dans l’horizon impassible, 
le lac pur
de ma vie
s’est fracturé :
blocs de glace
de l’Inconscient défiguré
profondeurs secrètes, 
aigües
et définitives…