La fraîcheur d’un sourire a fait lever le jour, mes yeux émerveillés vont s’ouvrir à la vie, l’automne est arrivé : la lumière infinie poudroie dans le silence...Lecteur audio
Un amour effleuré au fond d’un chemin creux Un amour dérouté près de sa chrysalide Un amour suspendu sur des mots vacillants Un amour révolté qui ne dit pas son nom, un amour aveuglant qui ne veut pas mourir : si difficile à dire, si difficile à vivre !
Laisse-moi approcher tes incertains rivages : je viendrai doucement, tu pourras me sourire et m’aimer de très loin, imperceptiblement Laisse-moi me blottir à ta tendre lumière : je saurai patiemment deviner ton angoisse en prononçant ton nom, sans hâte et sans désir. Ton sourire est le mien, ton angoisse est la mienne et l’attente absorbée dans le temps suspendu...
Un sourire entrecroisé, les yeux trop lourds pour supporter la saillie de mes propres tempêtes, les mains douces et attendantes, si proches et si froides, le corps tremblant : Tu es là, empli de crainte et d’espoir, surnageant de tes soupirs immobiles. Nous étouffons de notre évidence, tout bascule, vertige indéchiffrable ! L’ombre des arbres dans la nuit, les cahots du chemin meurtri par le Temps apaiseront les larmes intérieures : Nous sommes l’Impossible réalisé mais nous ne le savons pas encor.
Tu fais sonner mon coeur comme une cathédrale, Tu fais battre mon sang comme un vol de corbeaux, Tu fais jaillir ma vie comme une source libre ! En frissons durs et noirs, plus tremblant que le vent, l’Impossible frémit tel une herbe trop frêle où le soleil se croche et semble se noyer, et tes yeux palpitants, tes yeux verts, tes yeux d’or... qui ruissellent vers moi et viennent s’amarrer à mes rythmes secrets !
Le soleil joue dans tes yeux, tu te livres à mes bras, à ton corps, à la Terre, La plaine ensommeillée s’étire et se déploie en Nous : tu offres cet appel délirant, impudique et secret, à mon visage ivre d’Espace et de Lumière. Et nos mots sont inscrits aux rythmes des nuages : ils sont les oiseaux du Silence !Lecteur audio
Tu gambades à travers ma vie, léger et insouciant, grave et désespéré, Tu t’arrimes à mes profondeurs et t’accroches démesurément à ces palpitations communes, agrippées de nos rires et fêlées de nos larmes, Tu afflues vers moi en tremblant : Je sais ta vérité, si terrible et si douce : Nous marchons vers ta rive hier encor inaccessible !
Que ton visage est doux lorsque tu me souris, Que tes lèvres sont belles aux lumières de mes jours, Que ton coeur se fait lourd à travers mes dérives ! Mais tes yeux me délivrent du mal de la mémoire, et tes mains me dessinent aux contours de la mort...
Tu jaillis de la Lumière dans ces arbres qui se souviennent encor de tes pas doux et incisifs Tu emplis l’Espace, et le tournoiement de ton esprit si proche emporte sur son passage d’indéfinissables brises...
Les légères secousses du Temps réinventé m’apportent doucement ton image : lumière saupoudrée du sable vibrant de la pensée qui doute, pénétrante moiteur, fragile certitude, éclatante nécessité qui s’infiltre sous mes angoisses et désarme ma solitude... Ton image, qui vient déraciner ma vie, ton image, brume éveillée, ton image, qui a quitté mes yeux pour te réhabiter !
Ton sourire est venu caresser mes rêves, accoster à ma vie, fragile, comme elle. Tes yeux ont entouré comme un tendre rempart, mon corps devenu timide, comme eux... Mais ton sourire me brûle et tes yeux me déchirent : Trouer le Silence, accoster à ta vie, défier tous les possibles ?
Mon corps éclate de ton dévorant visage Tes yeux démesurément m’arrachent à l’Espace Intérieur écartelé, m’emportant vers ce Toi que tu ignores encor !
Tes cheveux à ma joue, tes lèvres sur mon cou : tu es si chaud, si tendre... Tes baisers balbutient puis se posent et foudroient... La pluie de l’Attente perle dans mon corps devenu si patient, pour Toi !
Une larme de vie se suspend aux moments inaltérables, Interstices brillants du sommeil saccadé Fulgurant visage au sourire à jamais prolongé et pourtant intouchable à la conscience de mes nuits décapitées : Présence incertaine et brutale, Tu es l’écume de ma vague !
Le désir doux et lent a vaincu ma raison L’impalpable parfum fait frissonner l’Espace, Une lame envahit mon corps rivé au tien et tu te fonds en moi... Nos soupirs sont muets et nos cris retenus : soleils éblouis du corps transfiguré !
Tu as cherché ma main, je t’ai donné ma bouche : Enchevêtrés, inaltérablement cloués l’un à l’autre en vagues délicates et brûlantes : Danse lente des visages, palpitation de nos corps découverts, irrésistible appel qui déferle en paillettes d’écume... j’ai bu Ta Vie !
Ambroisie de mes désirs, levain de l’Inexprimable, Cariatides de l’Etrange, votre blancheur perle à la lisière de ma vie ! Les fleurs éclatent sur mon passage, les poussières de parfum, dans le velours des plantes, voilent ton corps imperceptiblement, Ton âme se joue du cristal de l’air, à peine je respire, à peine si je vis : Tu es là !
Tu t’envoles dans un soupir, tu disparais dans un regard. Une éclipse de tes doigts fait rejaillir le Temps, Les volutes de tes mots font frissonner ma Vie Ta main si douce à ma joue solitaire Ton corps si chaud contre mon coeur blessé et tes lèvres si tendres à mon souffle timide : brûlant et pur, si grave et si fou, tu me recrées en Toi !
Musique de nos nuits, matins ensommeillés... Sourire émerveillé de notre découverte, au Temps désagrégé, à la vie décuplée, Tout s’arrête et tout commence !
Enfant de ton Silence et de ma Solitude, Enfant de nos vies déchirées, Enfant de notre vérité, tes larmes, tes sourires, tes désespoirs muets, la force vive de tes jours nous invitent à l’autel de l’Amour Retrouvé.
Mon coeur, comme un rocher, se cogne à ton visage, ma pensée, comme une lame, se jette dans tes yeux, le reflux, gorgé de toi, m’envahit tout entière : tout se dilue et tout éclate, l’Infini est en Soi, à travers et par l’Autre !
Un amour s’est éteint : suffocation du printemps qui meurt de trop de lumière La chaleur de la Vérité brûle les liens les plus doux et fait surgir les forêts tropicales de nos désirs inassouvis : étouffants feuillages de nos diamants intérieurs déchirés par les plaies des corps toujours plus vains... Car l’hiver et la nuit vont glacer nos sortilèges !Lecteur audio
Je me déplie de toi, je m’arrache à ton Être et force le Silence à devenir ton vide Il faut cacher ses larmes aux autres et à soi-même Il faut tuer l’Image et se déposséder puisque sans le savoir contre ton désir même, tu as brûlé ma Vérité !
Les blessures cicatrisent au fond du lycée gris, les cendres et les larmes reculent pas à pas, et le rêve aboli du silence invisible apaise les chaos du coeur défenestré...