Au fil de ma vie… VIII



Tu caches ton bonheur
je cache ma douleur
mais tu es transparent
et je suis transparente

Et la lumière est là
si complice entre nous

Silences des sourires
et soupirs des regards

Etre là
le savoir
ne rien vouloir de plus

Notre absence est présence !
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Quelques mots dans la nuit
éclairent mon silence

Ta voix se pose en moi

Mais je suis suspendue 
dans le temps alangui

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Mon cri
fait ressurgir le temps
et m’écorche
au-delà de l’humain
du possible

Douleur insupportable 
et pourtant supportée

Le temps s’effile lentement
arrimer la confiance
et savoir la tendresse
et panser ma blessure

Un miracle est en moi

Tout à coup
tout est simple
et je sais

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La maison se tapit 
dans l’hiver installé

La nuit cache la neige 
et j’entends son silence

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Qui suis-je désormais
dans ce corps qui se tait

Une écoute sereine
au soleil du silence

La houle se calme
l’horizon s’éclaire

La vie rejaillit

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Les souvenirs sont flous 
ils irriguent le corps 
sans le fertiliser

Le présent seul circule
et nous donne la vie

Apprenons à la boire

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Douce palpitation
frontière du désir
le corps presque léger
comme presque apaisé

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Attente lourde au cœur
légère à la pensée
je navigue à la voile
et me laisse guider 
car tu es à la barre

Confiance indestructible
et tendresse absolue

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Méandres de la vie
liquides émotions
qui échappent du cœur
et percutent le corps

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Le ciel est gris
et j’en cherche le bleu
l’amour est là
j’en cherche la présence

Je suis en moi
mais je ne le sais pas

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Il me faut désormais 
si nous voulons survivre
oublier ta douceur
la chaleur de ton corps
ton désir si violent
ces moments d’infini
vertigineux abîmes 
où tu m’as entraînée

Bonheurs si fugitifs
rêve réalisé

Ton regard ton sourire
sauront-ils me suffire
en attendant l’attente

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Cicatrices du corps
cicatrices du coeur

La vie est cicatrice

Il en est de visibles
il en est de secrètes

Il faut les accepter
car elles nous construisent

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Avec un sein en moins
on peut vivre quand même
et un enfant en moins
on peut vivre quand même
et un amour en moins
on peut vivre quand même

Car le sein est en nous
avec nos souvenirs
et l’enfant est en nous
avec notre tendresse

Et l’amour est en nous
avec tous ses possibles

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Le miracle est là
il s’impose aussitôt
et il faut l’accepter
il ballotte encore plus 
le corps le cœur et l’âme
déjà éperdus

Rejaillir en soi
renaître à l’inconnu
s’ouvrir et tout donner
sans vouloir le bonheur

Alors tout est lumière

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Absente de mon corps
absente de mon coeur
je flotte dans l’espace

Et pourtant je suis là
tu m’habites toujours

C’est un bonheur étrange
un tapis d’herbes lisses
où la lumière joue 

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Mystère de la nuit 
qui m’apporte tes yeux
mystère de tes yeux 
qui habitent ma vie

Si interrogatifs 
et toujours en éveil

Innocence gourmande 
et distance du sage
lumière de l’enfance
innocente ferveur
lucidité cinglante
insolente douceur

Ils suspendent le temps
et nous obligent à vivre

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Si pures et si douces
les courbes du Morvan
mélodies singulières
se posent sur ma vie
définitivement

Un paysage heureux
et l’amour qui s’y glisse

À travers les brouillards
que sont mes devenirs

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Insolent printemps
insolent soleil
insolente beauté
et vibrante arrogance

La nature est aveugle
aux brisures du cœur 
et la mélancolie 
éclipse la lumière

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Le réveil se rendort
le sommeil se réveille

Le corps s’éparpille
et devient pesant 
maladroit
douloureux

Reprendre son envol
redevenir léger

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Ma pensée dans la nuit
devient goutte de vie

Et tu clignotes au loin
dans le ciel de l’espoir

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Mon amour s’assagit
il ne s’étiole pas
il ne se tarit pas

La source est toujours vive
et le désir intact

Il porte haut le front
il attend sans attendre

Il se sait pur et vrai
il se sait respecté

Il veut être discret
au cœur du souvenir

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Si la lumière était la vie
alors l’ombre serait la mort
mais ce serait trop simple

Si tu étais facile à dire
je n’aurais pas peur de mes mots
mais ce serait trop simple

Pourquoi vouloir
que tout soit simple

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La mort est probable 
et tout devient gris
et tout est acceptable

Il faut s’organiser
calmer le corps
le coeur
désormais inutiles 

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Je danse dans ma vie
comme un soleil trop pur
comme un faune absorbé
dans les lueurs du temps
comme une algue rêvée
comme un nuage obscur

Et je pars vers ma vie
et je pars vers ma mort
ailleurs toujours ailleurs 

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Un œil crevé se lève dans mon ventre
les amours mortes
et les chevaux meurtris
ont l’arrogance et la fierté 
du vent

Oublions l’infini
pour entrer dans la terre

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Chaque moment qui coule 
est un pas vers la mort
il faut donc le happer
intensément le vivre
aimer éperdument 
au-delà du possible
et donner tout de soi 
sans rien espérer d’autre

Mais faut-il vraiment vivre
puisqu’il faudra mourir

Alors choisir son jour 
pouvoir être enfin libre

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Eclatements du corps 
et désespoirs du cœur
les traces du bonheur
celles de la douleur
sont en nous à jamais

Pétris de cicatrices
embrasés par nos feux
riches de nos lumières

Il faut voguer la vie
ou décider sa mort

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Vertige de l’oreille
vertige du regard
et vertiges de l’âme

Un artiste est vertige

Dépasser cette lame à tant d’autres fatale
braver toutes ces vagues 
enroulées d’impossible

Amerrir à la plage
où le sable est si doux que j’en perds le désir

Et préparer ma mort doucement simplement
pour la voir se débattre et refuser ma vie 
dans son offrande ultime

Te revoir en amant juste quelques secondes

Saisir l’éternité
pour trouver la douceur de l’enfant éclairé

Vertige du sommeil où je voudrais plonger
vertige de la vie où je voudrais m’enfouir
quitte à mourir sans doute

Un mourir tendre et doux que tu peux refuser
mais aussi baliser de tes fantaisies rauques
un mourir poétique et du coup improbable
un mourir de bonbon 
pour s’y casser les dents

Et rire ensemble à cette blague

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